Cimetière de châtelaine 14.04 - Les vieux messieurs
Un vieil homme s’affaire autour d’une tombe. Il va chercher un arrosoir. Je me dis qu’un arrosoir rempli d’eau c’est lourd. Je pense à tous les accessoires que l’on pourrait créer pour faciliter la vie des personnes qui viennent se recueillir au cimetière. D’ailleurs il y a des personnes qui s’auto-organisent en laissant caché autour de la tombe, dans un petit arbre ou derrière la pierre mortuaire une pelle et un grattoir à trois fourches. S’il y a différents points d’eau, des arrosoirs à disposition, quelques chaises éparpillées dans l'espace, je me dis que cet homme debout devant cette sépulture mériterait une chaise pour s’assoir. Je regarde autour de lui, mais les chaises sont éloignées et encore plus lourdes que des arrosoirs.
Je n’ose pas aller vers lui pour lui demander s’il veut une chaise. Mais lorsqu’il reprend son arrosoir pour le ramener, il se trouve que nous pouvons nous croiser alors j’en profite pour me diriger vers lui et lui demander s’il ne voudrait pas une chaise. Il me sourit avec douceur et gentillesse. Il me dit que non que ce n’est pas nécessaire avec un fort accent, il ne semble pas bien parler le français. J’ai envie de continuer à parler avec lui, alors je lui dis que quand-même ce serait mieux une chaise et que cela demande du travail d’arroser les plantes surtout par cette chaleur. Je ne suis pas sûre de toujours comprendre ce qu’il me dit et je dois faire l’effort de ne pas dire oui oui quand au fait je n’ai pas compris. Il me raconte qu’il vient trois fois par semaine. Je regarde en direction des pots et marque la présence d’un rosier. Oui il fait beaucoup de fleurs me dit-il avec fierté. De quelles couleurs sont-elles? Jaunes. J’adore les roses jaunes je lui réponds. Il semble apprécier mon enthousiasme spontané.
En fait, à dire vrai, c’est ma mère qui aime beaucoup les roses jaunes et parfois je confusionne entre mes goûts et ceux de mes proches. Mais j’aime beaucoup le jaune.
Je recommence à lui parler de la question des chaises en disant que c’est plus facile de passer du temps avec la personne défunte si on peut s’assoir. Je lui parle d’un tabouret de pêcheur et là il mime la traite de vache pour mentionner les tabourets de traite de vaches. Ça tombe bien, un copain m’en a parlé il y a quelques jours, malheureusement je me souvenais plus du nom, juste que dedans il y a cul. Ça s’appelle les botte-cul.
Il était tellement sympathique ce monsieur, tellement content de parler que j’aurais voulu lui poser d’autres questions, j’étais juste trop timide pour le faire. Quand il est parti, je suis allée chercher une chaise pour la mettre à côté de la tombe en espérant que personne ne la reprenne d’ici mercredi. Il s’agit de la tombe de sa femme. J’ai oublié les dates, il faut que je retourne voir. Cet homme aura été mon premier contact.
Un vieil homme s’affaire autour d’une tombe. Il va chercher un arrosoir. Je me dis qu’un arrosoir rempli d’eau c’est lourd. Je pense à tous les accessoires que l’on pourrait créer pour faciliter la vie des personnes qui viennent se recueillir au cimetière. D’ailleurs il y a des personnes qui s’auto-organisent en laissant caché autour de la tombe, dans un petit arbre ou derrière la pierre mortuaire une pelle et un grattoir à trois fourches. S’il y a différents points d’eau, des arrosoirs à disposition, quelques chaises éparpillées dans l'espace, je me dis que cet homme debout devant cette sépulture mériterait une chaise pour s’assoir. Je regarde autour de lui, mais les chaises sont éloignées et encore plus lourdes que des arrosoirs.
Je n’ose pas aller vers lui pour lui demander s’il veut une chaise. Mais lorsqu’il reprend son arrosoir pour le ramener, il se trouve que nous pouvons nous croiser alors j’en profite pour me diriger vers lui et lui demander s’il ne voudrait pas une chaise. Il me sourit avec douceur et gentillesse. Il me dit que non que ce n’est pas nécessaire avec un fort accent, il ne semble pas bien parler le français. J’ai envie de continuer à parler avec lui, alors je lui dis que quand-même ce serait mieux une chaise et que cela demande du travail d’arroser les plantes surtout par cette chaleur. Je ne suis pas sûre de toujours comprendre ce qu’il me dit et je dois faire l’effort de ne pas dire oui oui quand au fait je n’ai pas compris. Il me raconte qu’il vient trois fois par semaine. Je regarde en direction des pots et marque la présence d’un rosier. Oui il fait beaucoup de fleurs me dit-il avec fierté. De quelles couleurs sont-elles? Jaunes. J’adore les roses jaunes je lui réponds. Il semble apprécier mon enthousiasme spontané.
En fait, à dire vrai, c’est ma mère qui aime beaucoup les roses jaunes et parfois je confusionne entre mes goûts et ceux de mes proches. Mais j’aime beaucoup le jaune.
Je recommence à lui parler de la question des chaises en disant que c’est plus facile de passer du temps avec la personne défunte si on peut s’assoir. Je lui parle d’un tabouret de pêcheur et là il mime la traite de vache pour mentionner les tabourets de traite de vaches. Ça tombe bien, un copain m’en a parlé il y a quelques jours, malheureusement je me souvenais plus du nom, juste que dedans il y a cul. Ça s’appelle les botte-cul.
Il était tellement sympathique ce monsieur, tellement content de parler que j’aurais voulu lui poser d’autres questions, j’étais juste trop timide pour le faire. Quand il est parti, je suis allée chercher une chaise pour la mettre à côté de la tombe en espérant que personne ne la reprenne d’ici mercredi. Il s’agit de la tombe de sa femme. J’ai oublié les dates, il faut que je retourne voir. Cet homme aura été mon premier contact.
