L'histoire de Mégane R.

 
CFA Est Loiret - Pôle automobile Villemandeur
FRAC Centre-Val de Loire
Médiathèque de l’AME à Montargis
2024 - 2025



Résidence territoire avec le Frac Centre-Val de Loire de 7 semaines entre novembre 2024 et janvier 2025, au CFA Est-Loiret avec des élèves du pôle automobile de Villemandeur.  

N’ayant pas d’atelier attribué, j’ai demandé si l’on pouvait me mettre à disposition au sein des ateliers carrosserie une vieille voiture issue des carcasses utilisées par les élèves pour se faire la main. On m’a ainsi mis à disposition une vieille Renaud Mégane.

J’ai tenu un carnet de recherche-création en ligne dès mon arrivée et dessiné les pourtours d’une histoire, celle de Mégane R., être hybride inspirée des références populaires de mon enfance et actuelles grâce aux références des élèves et aux histoires qu’i·els m'ont partagé. “L’histoire de Mégane R.” est une pièce qui parle de notre rapport aux voitures mécaniques, celles qui sont vouées à disparaître mais qui portent une grande partie de notre histoire, de notre intimité.

C’est au salon du livre de Montargis, en collaboration avec la Médiathèque de l’Agglomération Montargoise que L’Histoire de Mégane R. est entrée en dialogue avec le public invité à toucher Mégane, à s’en imprégner pour dessiner leur propre voiture hybride.

Extrait du livret de résidence
Je ne pourrais pas dire que je les ai bien connu·es.
Il a fallu que je trouve des voies d’accès. En carrosserie, on a commencé par faire ensemble, informellement. Puis petit à petit, i·els sont arrivés avec des questions. M’ont demandé si j’étais en couple, pourquoi je ne l’étais pas. Moi j’ai voulu savoir comment i·els transformeraient une voiture en mutante, on m’a répondu “en potager”.

Des élèves m’ont montré des références de tuning inspirantes, et aussi des photos de testicules de sangliers dégoulinantes de sang.
On a parlé de vies amoureuses, de premières rencontres, des difficultés de la vie. Chaque élève avec qui j’ai échangé a été incroyablement gentil·le, disponible, serviable, patient·e. I·els se sont pas mal moqué·es de moi, de mes lubies et de mes idées bizarres. N’empêche que chacun·e a joué le jeu. On m’a aidée avec attention et concentration.

Il y a plein de choses aussi que l’on ne s’est pas dites, parce que le silence des choses sérieuses fait aussi partie des règles de l’adolescence. Et moi je n’ai pas osé m’immiscer davantage.
Je crois qu’on s’est bien aimé, au final. On a fait des trucs ensemble. On n’était pas obligé·es, mais jour après jour, on avait ce rendez-vous tacite.
Et je crois qu’on s’en souviendra.



Merci aux merveilleux·ses élèves en CAP Peinture en carrosserie, CAP Carrosserie et BTS MCO et CCST avec lesquel·les j’ai travaillé, ainsi qu’à Jessica Monvoisin (conceptrice technique), Lucie Damond (éco-artiste), Sébastien Sergent (responsable des ateliers carrosserie et peinture carrosserie) et Hervé Mauplot (directeur des affaires culturelles de l’agglomération montargoise), qui ont été à mes côtés pour réaliser ce projet.