Cimetière de Chéserex

fait très chaud. C'est dimanche de Pâques. La lumière brûle les couleurs, j'ai trop chaud, je suis nerveuse. Soudain je dérange un chat roux installé sous la fraicheur du muret qui borde le cimetière. On se parle un peu, il me tolère, mais il n'a pas du tout envie de socialibiliser. Au départ, il est d'accord que nous soyons voisins de fraîcheur, mais je l'agace avec mon appareil photo et au bout d'un moment me trouvant trop insistante (ce que je comprends) il s'en va. Autour de moi, j'entends des promeneureuses du dimanche. Un tracteur passe tout proche, un homme au volant avec un enfant à ses côtés. Moi je suis dans cet espace de solitudes partagées et je me dis que ce cimetière fait une super cachette. Il faudrait revenir pique-niquer. Caché à l'extrémité sud-est, il y a un tout petit jardin fermé par une barrière basse en fer forgé. Une concession qui appartient à une famille riche connue dans la région. Il n'y a qu'un homme qui y est enterré. Ce petit square intérieur agrémenté d'un banc à quelque chose d'incongru, parce que personne ne s'asseye jamais sur ce banc qui est pourtant le seul de tout le cimetière, mais pas accessible. Ce monsieur aurait mieux fait d'acheter une concession pour 20 personnes et y inviter toutes celles et ceux qui n'ont pas les moyens et qui ont un peu peur de se retrouver seul-es dans la mort.